Brittany Ferries. Un projet pour remplacer Normandie

Vue d'artiste du navire Pegasis, navire qui devait être le premier navire français à être propulsé au GNL et qui aurait du être mis en service par Brittany Ferries l'an prochain.
Vue d'artiste de Pegasis, projet de Brittany Ferries avorté en 2014. Photo STX France.

Il y a quelques semaines, le président du directoire de Brittany Ferries, Christophe Mathieu, a annoncé que le futur de la compagnie avait été flouté par le Brexit, en raison de l'incertitude qu'il a crée sur le devenir du marché transmanche. Par conséquent, malgré l'âge de deux des navires de la compagnie, Brittany Ferries a annoncé qu'elle était dans l'incapacité de commander de nouveaux navires.

Cependant, il est désormais murmuré que la compagnie aurait décidé durant la dernière réunion de son conseil de surveillance, que sa filiale la SOMANOR commanderait début-2017 un nouveau navire pour sa ligne Ouistreham - Portsmouth. Le navire, qui pourait être propulsé par des moteurs au GNL, devrait être mis en service au printemps 2019.

Antoine H.

Un navire pour la populaire ligne de Ouistreham

Normandie serait remplacé par le nouveau navire. Photo Benjamin HURTAUT.
Normandie serait remplacé par le nouveau navire. Photo Benjamin HURTAUT.

Selon nos collègues du Télégramme, Brittany Ferries aurait voté il y a quelques jours la commande par sa filliale la SOMANOR (à qui appartiennent les Cotentin et Mont-St-Michel), d'un nouveau navire qui remplacerait Normandie sur la populaire ligne Ouistreham - Portsmouth.

Ce nouveau navire mesurerait 185m de long pour 31m de large, des mensurations qui sont également celles de Pont-Aven : coïncidence ? Cependant, pour pouvoir accueillir un tel navire, des travaux devraient être entrepris à Ouistreham, dont le port est trop petit pour accueillir un navire plus gros que Mont-St-Michel. Ces travaux avaient d'ailleurs été demandés par Jean-Marc Roué, le président du conseil de surveillance dans un interview donné à l'occasion des célébrations du trentième anniversaire de la ligne.

Le nouveau navire proposerait 2 4000 mètres linéaires de garage pour les poids-lourds, lui permettant de trrabsporter ou bien 132 camions, 55 voitures ou un mix des deux. En parallèle, Normandie peut transporter 648 vooitures ou 85 camions. Par conséquent, il semblerait que Brittany Ferries souhaiterait construire un navire plus axé sur le fret, afin d'accompagner la hausse du trafic de fret, plutôt que sur le trafic passager qui est celui qui risque de souffrir le plus durement du Brexit. De surcroît, le nouveau navire pourrait accueillir 1 680 passagers, un chiffre devant être comparé avec le certficat de 2 100 passagers de Normandie. Toutefois, le nouveau navire proposerait 950 couchettes, soit prêt de deux cents de plus que Normandie qui en dispose de 774.

De surcroît, bien que le nombre de passagers annoncé soit plus faible que celui de Normandie, cela ne veut pas dire que le nouveau navire transporterait réellement moins de passagers. En effet, durant les traversées de nuit où les installations passagers sont les plus fréquentées, Normandie ne transporte pas plus de 1 187 personnes. En effet, les passagers doivent, de nuit, voyager en siège ou en cabine (Normandie en dispose de 1 187), ce qui n'est pas obligatoire en traversée de jour. Par conséquent, le nouveau navire sera probablement (si le nombre de sièges reste identique) en mesure de transporter plus de passagers que Normandie en traversées de nuit. De surcroît, un certificat passager réduit permettra à Brittany Ferries d'exploiter le navire avec moins de membres d'équipage, lui permettant de générer des économies.

Toutefois, le point le plus innovant du navire est qu'il sera plus que probablement équipé de moteurs au GNL, en raison d'une demande de son propriétaire, la SOMANOR. Cette annonce intervient alors que ce projet d'un navire propulsé au GNL était pensé abandonné par la compagnie depuis le renvoi au calendres grecques de Pegasis à la fin-2014. Les moteurs du nouveau navire, qui dervaient être proches des spécifications techniques de Pegasis, développeraient 31 500 kW, lui permettant d'atteindre les 22 nœuds, à opposer aux 20 nœuds de Normandie. Les moteurs au GNL permettraient à la compagnie de réduire drastiquement ses coûts de carburant et ses émissions respectivement de 20%, 80% et 99% pour le CO2, les particules fines et les émissions de souffre.

Un projet plus modeste que Pegasis

Vue d'artiste du projet Pegasis. Source STX France.
Vue d'artiste du projet Pegasis. Source STX France.

Le nouveau navire, qui pourrait être construit sous la supervision de STX France par un sous-traitant, replacerait Normandie sur la ligne Ouistreham - Portsmouth. Normandie, qui reste malgré son âge, un navire très moderne et confortable, serait alors transféré sur la ligne Le Havre - Portsmouth, remplaçant Etretat. Cela permettrait à la compagnie d'accroître la capacité qu'elle propose sur une route qui devient de plus en plus populaire.

Cependant, le devenir d'Etretat serait alors très incertain dans la mesure où on ne sait pas s'il resterait dans la flotte, par exemple en remplaçant MN Pelican, ou s'il serait retourné à ses propriétaires, Stena RoRo.

De surcroît, le nouveau navire est plus petit que le projet qui était prévu intialement par la compagnie. En effet, Brittany Ferries n'a eu cesse de souhaiter construire un navire de la taille de Pegasis pour sa populaire ligne Espagne - Grande Bretagne, et qui aurait remplacé Bretagne dans la flotte. Toutefois, la compagnie est dans l'impossibilité de financer un tel navire, en raison de l'incertitude qui domine lorsque l'on pense au futur de Brittany Ferries due au Brexit.

 

Toutefois, ce navire reste un projet qui n'a pas été officiellement confirmé par la compagnie. Par conséquent, de futures annonces seront faites en ce qui concerne sa vraie commande. Il n'en reste que si ce navire était commandé, il serait le premier navire français à être propulsé au GNL, permettant à Brittany Ferries de bénéficier d'une subvention étatique de 80 millions d'euros consacrée aux navires du futur.

Sources

  • Limantour, F.. "Brittany Ferries. Un 12e navire en projet", Le Telegramme, 24 octobre 2016. Disponible sur www.letelegramme.fr.